L’écopsychologie et le lien au vivant

L’écopsychologie est un nouvel axe de recherche appliqué qui se consacre à explorer les interrelations profondes entre l’humain et l’ensemble du vivant. Elle vient ainsi questionner et faire du lien entre la santé de l’humain, la santé de la Terre et du monde, en intégrant les différents systèmes qui constituent la vie. Si l’écopsychologie rassemble pour cela différentes disciplines telles que l’écophilosophie, l’écologie, la psychologie, l’écosociologie, l’histoire, l’écospiritualité…, elle est avant tout une proposition d’expérience de reconnection au vivant et à notre lien intime d’ancestralité commune et de parenté à l’ensemble de la vie.

Prendre soin de soi et du vivant

Ce qui est à l’extérieur est à l’intérieur et ce qui est à l’intérieur est à l’extérieur. Voici les lunettes que nous propose de mettre l’écopsychologie:

  • Aller regarder la manière dont nous avons été construit.es, façonné.es par la vie et les différents systèmes (famille, éducation, culture, histoire…), les questionner et soigner la manière dont cela nous a blessé.
  • « Sois le changement que tu veux voir dans le monde », Ghandi. L’écopsychologie nous invite à prendre soin de faire la paix à l’intérieur de nous pour aller tisser la paix à l’extérieur.

Prendre soin de nos émotions qui se réveillent de notre coupure avec le vivant.

Les éco-émotions (éco-anxiété, terra-furie, soliphilie…) sont le reflet d’un besoin de nous relier plus que jamais au vivant. Comme un appel, elles viennent nous confirmer que nous sommes encore sensibles à la vie et à tout système ou fonctionnement qui la détruit. Même si c’est inconfortable de les ressentir parfois et que nous pouvons réellement en souffrir, il est précieux de les accueillir pour les transformer en puissance d’action.

Faire appel aux sagesses ancestrales pour contacter les nouveaux possibles à créer

Comment faire monde en prenant soin des générations futures? Comment habiter la Terre en veillant à la viabilité de la vie des êtres, toutes espèces réunies? C’est une exigence qui nous est demandée à nous, futurs ancêtres des générations à venir. Quel ancêtre serai-je? Quelle trace, quelle emprunte ai-je envie de laisser sur la terre du futur? L’écopsychologie, en replaçant l’humain au coeur du vivant, dans une place juste au sein des non-humains, nous replace en quelque sorte en responsabilité. La responsabilité de prendre soin de la vie au dedans comme au dehors. Transformer nos systèmes de penser et d’agir, en profondeur en soi, pour oeuvrer au nom de la vie. Retrouver l’évidence que « nous sommes la nature », comme le pensent, le vivent les peuples premiers, se laissant façonner par cette constitution primaire et véritable.

En occident, cela devient « nous sommes le vivant qui se défend », comme le dit l’éco philosophe Baptiste Morizot (Manières d’être vivant).